La première raison est qu'il y a déjà eu une pré-rentrée, chacun fourbissant ses plumes pendant l'été. La seconde est que les dés sont déjà jetés concernant l'attribution des divers prix parisiens : Goncourt, Renaudot, Femina... j'en passe et des moins célèbres. Les éditeurs ont depuis longtemps "courtisé" les membres des différents jurys, femmes ou hommes.
Une autre raison : chaque automne Amélie Nothomb nous pond un roman léger comme la plume du chapeau qu'elle ne porte plus sur les plateaux de télévision parce qu'elle fait de l'ombre aux autres auteurs qui viennent défendre leur bifteck (clic). Il paraît qu'il lui faut deux ans pour rédiger quelque 100 pages et demie écrites avec une police de caractères d'au moins 14 ou 16 points. Il ne faut qu'une heure pour les lire... et encore !
Jean d'Ormesson, depuis qu'il nous a tout dit sur presque rien et rien du tout sur presque tout, peut se reposer étant devenu deux fois immortel puisque membre éminent de l'Académie française et, de surcroît, son œuvre étant maintenant publiée dans l'illustre Pléiade.
Après l'attribution des plus prestigieux prix littéraires, une nouvelle pré-rentrée de l'hiver, puis une rentrée de l'hiver, verront le jour tant les auteurs, bons ou mauvais, sont légions et même légion étrangère.
Peut-être, comme moi, avez-vous remarqué que, chaque fois qu'un écrivain américain, plus particulièrement auteur de polars, est traduit en français après avoir rencontré un succès non négligeable dans son pays depuis des décennies, il devient "Le meilleur polarisé de la planète", selon les critiques français qui le découvrent soudain ?
Peut-être avez-vous également remarqué le nombre grandissant d'autobiographies qui déferlent tant sur le Net que sur la planète "littérature" ? Chacun veut aujourd'hui faire connaître à la terre entière sa vie, son œuvre, dans un style souvent aussi mauvais que celui des discours de François Hollande.
A ce propos, écoutant hier "les grandes voix d'Europe1", j'ai été sidérée d'entendre l'une de ces vénérables voix, à peine chevrotante, affirmer que le style de François Hollande était excellent parce que efficace !
Efficace, certes puisque des gens comme vous et moi sursautent d'indignation à chacune de ses phrases.
Quid des enfants auxquels il rend visite dans les collèges des banlieues difficiles pour leur prêcher la bonne parole, et dont les professeurs des écoles s'échinent à leur apprendre le français ?
Eriam
