Depuis la révolte des gilets jaunes et les exactions qu'elle a générées, nous avançons en cahotant vers un Noël sans joie.
Déjà six morts sur les routes et les rond-points. Espérons que le décompte des morts et des blessés s'arrêtera rapidement.
Des millions d'enfants attendent avec impatience le jour où passera le père Noël.
Faute d'argent mais aussi de marchandises dans les boutiques dévastées, d'emplois perdus par ceux qui joignaient déjà difficilement les deux bouts, il ne passera pas dans bien des foyers où les petits souliers resteront vides.
A cela sont venus s'ajouter les morts et les blessés de l'attentat de Strasbourg, la douleur, les larmes versées, les fleurs et les bougies, seules marchandises vendues par milliers en période d'attentats.
Qui a le coeur à se réjouir ?
Cependant la vie doit continuer et reprendre le dessus sur la mort, même si l'avenir de notre monde paraît de plus en plus violent et incertain.
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Hier en fin d'après midi je me suis recueillie au jardin des morts de notre village, figé sous le gel de la nuit.
De stèle en stèle, un minuscule rouge-gorge transi de froid voletait. Il s'arrêta quelques secondes sur une tombe qui m'est chère, puis s'envola vers le bois tout proche, sans doute en quête de nourriture.
Ce matin, le pivert qui familièrement m'appelle presque chaque jour, a émis son cri reconnaissable. J'ai ouvert ma porte avec précaution puis, après qu'il eût piqué à maintes reprises l'arbre voisin, me montrant son magnifique plumage, il s'est envolé vers un autre jardin.
La nature, indifférente aux crimes des hommes, bien que malmenée par eux, nous donne l'exemple de la Vie !
Y aura t-il une orange pour Noël ?
Eriam
