Ne trouvant pas de mots pour exprimer ce que je ressens par rapport à la révolte des gilets jaunes, je me garderai de commenter ce mouvement. Il y a suffisamment de personnes qui disent "ne pas avoir de mots" mais qui en trouvent suffisamment, et même trop, et font déferler des flots de commentaires sur le sujet.
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Je parlerai donc, une fois n'est pas coutume, d'une "expérience" que j'ai vécue entre chien et loup hier vers 17 h 30 dans mon village envahi de camions, véhicules de toutes sortes, j'en passe et des pires.
Je vous ai déjà parlé de la démolition de notre patrimoine : la ferme datant de 1850, qui va être remplacée par des immeubles. Qui dit destruction ne dit pas forcément reconstruction, mais souvent constructions nouvelles.
Pour construire, il faut détruire, en l'occurrence les routes qui sont de plus en plus défoncées et ont besoin d'être ravaudées avant, espérons le, d'être reconstruites.
Pour le moment, ajoutées aux nuisances de la préparation des futures constructions, il y a les déviations.
C'est en empruntant, à pied, une rue servant de déviation, que je me suis trouvée face à face avec un flot de voitures. Le trottoir étant étroit j'ai tenté de m'y réfugier et me suis étalée de tout mon long sur le bord de la route. Les voitures qui me frôlaient m'ont bien vue tomber malgré la pelisse noire que je portais, ayant de surcroît une lampe de poche à la main.
En effet, j'évite de porter un gilet jaune par crainte de me faire agresser. On ne sait jamais.
Que vouliez-vous que je fisse seule contre trois (véhicules) ? Que je mourusse ou qu'un beau désespoir alors me secourut ?
Ces voitures qui arboraient peut-être un gilet jaune sous leur pare-brise, et particulièrement la première qui m'avait vue tomber, s'écartèrent et continuèrent leur course rapide !
Me relevant lentement je m'aperçus que l'une de mes chaussures était à deux mètres derrière moi. Grâce à ma lampe de poche je la retrouvai et, comptant mes membres, je repris ma route.
Dieu veillait sans doute sur moi, car malgré quelques contusions, il semblerait que je n'aie aucune séquelle physique de ma chute.
Quant à ma tête, heureusement je suis tombée face contre terre et je n'ai même pas un oeil au beurre noir, mais mon cerveau bouillonne et j'ai eu envie ce matin de laisser ma colère s'exprimer.
C'est beau la solidarité ! Dommage que je n'aie pu, à défaut que l'on me relève, relever les numéros des plaques des voitures !
Non assistance à personne en danger, de plus, âgée (même si cela ne se voit pas), ça coûte cher !
Eriam
PS. En m'appuyant sur mon coude droit, j'ai ressenti une douleur assez forte. En y regardant mieux j'ai découvert un bleu au coude. Rien de sérieux, mais étant sous anticoagulant, je pense que le bleu va s'étendre à tout mon bras. Pas grave, l'hiver je ne porte que des manches longues !
